il y a de cela déjà quelques années, dans un cours intitulé textes sur le cinéma, nous devions mener une recherche exploratoire en partant d’un détail incongru tiré d’un film du corpus.
j’avais tout oublié de cet exercice, si ce n’est qu’il m’avait poussé à lire notes sur le cinématographe (1975), où il est question de « la force éjaculatrice de l’oeil ».
je sais que beaucoup vivent dans la honte de leurs anciens écrits, veillent à tout effacer, à laisser le scolaire du côté de l’évaluation, la création du côté de la liberté affectée ou expressive, la recherche comme en hauteur, garante d’une légitimité sécurisante.
il y a souvent erreur, de jugement, d’association. erreur, de méthode. erreur, d’avoir pensé ou dit. mais la tentative errone l’erreur, lui rend sa part de réalité.
je sais que la honte est une histoire de devenir, que ce qui semblait excellent finit souvent par apparaître risible, mais il faut déconstuire l’idée d’un surgissement phénoménal, du phénomène que peut représenter la pensée & le faire de quelqu’un. ça ne surgit pas. ça se devient.
quelqu’un est le pas au-delà d’un passé nécessaire.
quelqu’un est l’effort dans l’avancée, l’acharnement dans l’errance.
quelqu’un est.
je dis que les silences parlants parlent,
que la cacophonie ne se vainc pas en haussant le ton.
je dis que j’ai honte même lorsque je m’immobilise
qu’être est la honte par conscience du temps
alors autant se prêter au jeu à toute force
éhontément.
rachel lamoureux 